De nos jours. des individus simplets débarquaient ici et là dans les ruelles d'Alverton. De nouveaux visages garnissaient depuis peu ses veines flétris lui rendant une parcelle de sa vie, signe de renouveau et d'opportunité. Ces opportunités mèneraient tôt ou tard vers une potentielle prospérité de la cité mais fort probablement aussi vers de tragiques faux-pas guidant les malheureux vers un trépas subite. Dans cette ville aux voies strictes, la majorité de ces nouvelles têtes débarquaient sans le sous et dans le besoin de se faire un chez soit. Ils avaient soif d'un abris, d'une certitude ou encore d'une raison d'avancer.

Les dires s'étendaient tels des vagues dans les tavernes. Parmi ces têtes nouvelles, une âme perdu voir ébranlée et craintive de tout et de rien vagabondait. Farouche et méfiante, elle s'ouvrait parfois à certains afin de leur apporter un mot de sagesse, une phrase de bonté comme d'un proverbe sinistre mais réaliste. Une voix qui tentait de guider les songes accablés d'une existence incertaine retentissait lorsqu'on ressentait un infime désir de guidance.

"Entre la vie et la mort il y a votre destiné. Les opportunités qui s'offrent à vous dans le renouveau que sont ces situations présentes en Alverton est en soit une bénédiction accordée par Celus. Le tout représente sa façon impartiale de vous inculquer des connaissances qui seront prisent en compte ou pas par votre modeste personne au cours de votre existence. Celus n'a que faire de ce que vous ferez de celle-ci au creux de ce renouveau puisqu'il vous aura inévitablement tendu une perche, l'outil vers votre avenir. Il n'en revient donc qu'à vous de tracer votre chemin avec ce qui vous a été accordé soit des connaissances acquises au gré du temps.

De par cette perche tendu que vous utiliserez, Quirel décidera de votre avenir et ébauchera votre réel destin. Vos choix ne sont que les vôtres afin de favoriser sa bonté en direction de la paix et de la compassion que nous pouvons nous offrir les uns envers les autres. Plusieurs cherchent à survivre dans ces temps difficiles. Serez-vous la bouée, cette main tendu afin de remettre sur pied ceux apte à tracer l'avenir d'Alverton et son humanité vers sa prospérité? Ou alors serez vous ceux qui clament justice par rancune et mauvais oeil? Fruit d'institutions méprisantes et de politiques ne favorisant pas votre individu égoïste?

C'est toutefois par la souffrance qu'endure les plus démunie et de par leur colère grandissante au travers de leur désir de vengeance que Zox se délecte. Ce sont les plus impulsifs, individualistes et avares tenant rancune contre les "maux" responsables de leurs malheurs qui renforce la puissance de Zox. Mais ce dernier n'est pas une force destructrice ou un tyran mes chers puisqu'il est votre humble passeur, celui qui vous recueille lors de votre dernier souffle et guide vos défunts dans un repos réconfortant! Laissez le absorber votre colère, vos tracas et soulagez vous de ces pensées néfastes en lui rendant gloire. Ces sentiments son inévitable dans une existence mais seul le chacal peut vous guidez au travers de ces impasses à priori insurmontables en guidant ces énergies hors de votre esprit. Remerciez et louangez le puisqu'il sera là à attendre votre arrivée entre ses bras lors de votre départ de ce monde."

En ces temps vacillants entre l'incertitude et l'inconnu, plusieurs trouvent réponses entre les mains des dieux. Peau cendrée et cheveux de neige, un karge rôde désormais les ruelles d'Alverton dans le but de soulager les inquiétudes de plusieurs et de guider ceux s'étant égarés de leurs vrais destinés. Impartial tel les écailles de Celus, il offre mots de bienfaits et présages de malheurs à ceux le demandant puisqu'après tout, les connaissances sont faites pour être partagées.

Un autre matin froid d'hiver se levait. Mais ce matin là, il n'avait pas froid. Ses vêtements étaient secs et chauds et sur une table non loin du lit, un petit déjeuné simplet d'avoine bouillit et de pain tartiné l'attendait. L'âme perdu expérimentait plusieurs choses pour la première fois de sa vie. Le confort d'un lit chaud, un sommeil réparateur et un repas digne d'une personne libre. Ce n'est que la veille de cette nouvelle journée, soleil levant et brillant, don de Quirel, que le karge s'était joint à l'Université d'Alverton. Désormais responsable de quelques tâches sociales et dites publiques, il avait pu profité des dortoirs comme paiement à ses efforts éventuels. Tel une miche de pain prenant forme et s'épanouissant eu creux d'un four aux chaleurs propices à sa cuisson, l'homme était prêt. Prêt à entamer cette journée avec toutes les responsabilités qui n'attendaient que sa motivation et son bon vouloir.

Marchant le long des rues de l'Empire la mine un peu plus haute qu'à son habitude, son regard anxieux n'était que nerveux en cette mâtiné plutôt chaude pour l'hiver. Il fredonnait, bouche fermé, une simple mélodie aux allures liturgique alors que son esprit valsait entre les diverses tâches potentielles à accomplir pour l'université, incertaine par laquelle commencer. C'est alors qu'un jeune zélé du temple accouru près de l'homme nerveux. Sursautant, il observa le jeune homme lui tendre un petit sac alors qu'il tentait de reprendre son souffle. Méfiant comme à son habitude, l'âme perdu observa autour de lui avant de prendre ce qui lui était offert. C'est en observant le contenu du dit bagage qu'une émotion forte l'envahit tout doucement. Passant du nerveux au calme, puis du calme à la tristesse, il versait désormais quelques larmes, des larmes de joie. Le regard humide, c'est en direction de la ruelle vide qu'il le remonta dans un élan de remerciement, rapidement stoppé par l'absence du jeune homme ne provenance du Temple. Disparu aussi rapidement qu'il était arrivé, ce dernier reparti en son antre, celui dont le karge avait visité la journée d'avant, envieux d'y apporter son aide et soutient. Suivant ses convictions les plus profondes, il avait appliqué en tant que Flamine dans l'espérance où un jour, il pourrait organisé quelques petits sermons courts et humbles.

Au creux de la petite besogne qu'il tenait dans ses mains reposait un chapelet et une cape distinguée, symbole de la mémoire de l'ancien monde. Cet événement était pour l'homme un miracle, un signe, une bénédiction directe de Quirel. L'Oiseau avait parsemé sur le chemin de son destin la possibilité de pouvoir mieux servir les dieux, d'aider ses proches afin de trouver la voie qui leur est dessinée. Il l'avait gratifié d'une prospérité il était plus que reconnaissant envers Quirel. Ne perdant pas un instant, il se dirigea vers le temple. Sa tâche de la journée primaire était désormais claire : remercier le dieu du destin et de la prospérité comme il se devait.




Il s'installa près d'une des représentations de Quirel. Un tapis de cuir donnant des allures cérémoniales et quelques herbes, ingrédients, babioles y était disposés afin de garnir le tout. Représentant les essences de la vie, du ginseng, de l'ail et de la soie d’araignée créaient une trinité autour du tapis. En son centre, un pichet de vin qu'il saupoudra tout autour de miette d'une miche de pain frais du jour.




Ses yeux se fermèrent alors que la sensation de communier avec son dieu devenait palpable. Ses sentiments forts de reconnaissance l'envahissant créaient un chemin en direction de l'attention de l'être de la lune et du soleil. Et c'est alors qu'il s'exprima.